- La naissance et le développement de la Société de Biologie
- L’année 1868
- L’individualisation de la physiologie
- L’évolution de l’Association à partir de 1946
- La Commission d’études des structures
- Les périodiques de physiologie depuis 1820
- La publication des travaux de l’association
- L’Association et la communauté internationale
- Vingt ans après : 1992-2013
I – La naissance et le développement de la Société de Biologie
En mai 1848, deux chirurgiens, Follin et Houel et un naturaliste, Charles Robin, ont l’idée d’organiser à Paris des réunions périodiques de physiciens, de chimistes, de naturalistes, de médecins et de physiologistes s’intéressant aux phénomènes de la vie. Parmi les membres fondateurs se trouve aussi Claude Bernard, nommé l’année précédente suppléant de son maître Magendie, alors titulaire de la chaire de physiologie expérimentale au Collège de France. Le premier président de la Société de Biologie est Pierre Rayer, médecin de Napoléon III, qui démontrera deux ans plus tard le mécanisme de la transmission de la morve du cheval à l’homme et découvrira la même année avec Davaine la bactéridie charbonneuse ; il se révélera par la suite un excellent spécialiste de la biologie et de la pathologie rénales. Jean-Marie Charcot sera parmi ses plus brillants élèves dans son service de la Salpêtrière. Pierre Rayer avait été écarté de la Faculté de Médecine pour avoir épousé une protestante. Mais Napoléon III créera ultérieurement pour lui une chaire de pathologie comparée. Elu doyen, Rayer créera à son tour une chaire d’histologie pour Charles Robin.
Les séances de la Société se tiennent tous les samedis à 15 heures, dans les locaux de la Faculté de Médecine. La Société comprend d’après ses statuts, 40 membres titulaires, 20 membres associés, 80 membres correspondants et enfin 15 membres honoraires nommés par le Bureau. Mais il est prévu que le nombre de ceux-ci pourra s’accroître par passage au bout de 9 ans des membres titulaires à l’honorariat. Ce passage d’abord facultatif, est ensuite rendu obligatoire, dans un souci des fondateurs d’assurer un renouvellement régulier des membres titulaires et de permettre aux jeunes d’avoir un contact enrichissant avec les anciens.
Un élément qui frappe dans les statuts de la Société de Biologie est le caractère très libéral du règlement : chacun, connu ou inconnu, peut présenter un travail lors des séances, qui d’ailleurs sont obligatoires pour les membres titulaires. Un texte écrit, remis lors de la présentation, est publié le vendredi suivant en vue d’être discuté à la séance du samedi. La publication constituant les Comptes rendus hebdomadaires de la Société de Biologie deviendra, mais beaucoup plus tard, mensuelle, puis trimestrielle. A partir de 1864, Charles Robin, fondateur de la Société de Biologie, publie parallèlement le Journal de l’anatomie et de la physiologie, périodique qui cessera de paraître après 1920.
Parmi les présidents successifs de la Société de Biologie, on retrouve en majorité des noms de physiologistes : Claude Bernard, Paul Bert, C. Brown-Séquard, J.B Chauveau, J.E. Marey, A. Dastre, Charles Richet, D’Arsonval, L. Lapicque, P. Portier. Parmi les membres figurent M. Berthelot, E. Achard, A.-V. Cornil, Mathias-Duval, A. Laveran
La Société veut rester parisienne et ne pas voyager en province, mais elle a ses correspondants, français et étrangers, dont le nombre augmente d’année en année : Pflüger, Cajal, Waller, Golgi, Mosso, E. De Cyon, Kroneker. Ces liens peu à peu tissés donnent progressivement naissance aux filiales de la Société, en France, en Belgique, mais aussi en Argentine, en Pologne, en Tchécoslovaquie, sous l’impulsion des collègues étrangers ayant travaillé un temps en France. Ainsi, la décentralisation scientifique est réalisée, non pas en promenant le centre, mais en créant des centres nouveaux.
Présidents de la Société de Biologie
Pierre Rayer | 1848-1867 |
Claude Bernard | 1868-1878 |
Paul Bert | 1879-1886 |
Charles Brown-Sequard | 1887-1892 |
J.B. Chauveau | 1892-1896 |
Charles Bouchard | 1897-1901 |
Jules E. Marey | 1902-1904 |
Alfred Giard | 1905-1908 |
Louis Malassez | 1909-1909 |
Albert Dastre | 1910-1917 |
Charles Richet | 1918-1923 |
L.F. Henneguy | 1924-1928 |
Création de l’Association des Physiologistes | 1926 |
Arsène d’Arsonval | 1928-1932 |
Emile Achard | 1933-1937 |
Louis Lapicque | 1937-1942 |
Paul Portier | 1942-1945 |
Dans le bilan qu’il établit en 1899 pour le cinquantenaire de la Société de Biologie, Emile Gley met en évidence l’évolution de la recherche physiologique où le travail de description des phénomènes biologiques est progressivement remplacé par l’étude des mécanismes de fonctionnement des êtres vivants. La création ou le développement de diverses sociétés spécialisées ne semble avoir porté aucun préjudice à la vie de la Société de Biologie. Mais Emile Gley, physiologiste lui-même, considère alors que la Société de Biologie serait diminuée par la création d’une Société de Physiologie, écrivait-il. C’est bien là reconnaître la place éminente de la physiologie au sein de la Société de Biologie.
II – L’année 1868
L’année 1868 est marquée de plusieurs évènements qui auront des physiologistes.
- Claude Bernard est titulaire d’une chaire de Physiologie générale créée pour lui en 1854 à la Sorbonne et de la chaire de Médecine expérimentale du Collège de France, où il a succédé à Magendie en 1855. La place manquant à la Sorbonne, à la chaire qu’il y occupe est installé au Muséum d’histoire naturelle où il lui a été promis des locaux plus vastes. Dans le même temps, la chaire de Physiologie comparée du Muséum, la première créée en France, en 1837, occupée précédemment par Frédéric Cuvier et Flourens puis par Vulpian, est transférée à la Sorbonne. Paul Bert, suppléant de Vulpian depuis peu, quitte le Muséum pour la Sorbonne, mais le transfert administratif de la chaire ne deviendra effectif qu’en 1870.
- Charles Brown-Séquard, qui succède à Claude Bernard au Collège de France, fonde les Archives de physiologie normale et pathologique. La direction en sera partagée à partir de 1894 avec C. Bouchard, J.B Chauveau et J.E Marey. Cette nouvelle publication répondait à la nécessité fortement ressentie de publier sous forme complète et détaillée des travaux originaux, ce qui ne permettaient pas alors les Compte rendus de la Société de Biologie. Les Archives deviendront en 1899 le Journal de Physiologie et de Pathologie générale, restant sous la direction de Bouchard et Chauveau. Le Journal de Physiologie en prendra la suite en 1946.
- Cette même année 1868, voit la naissance, sous l’impulsion de Victor Duruy, d’une nouvelle institution, l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (EPHE), dont le rôle sera par la suite déterminant en France pour le développement de l’enseignement et de la recherche. Le laboratoire de Marey, notamment, fera partie de cette nouvelle institution.
Dans un hommage rendu à Claude Bernard, Marcelin Berthelot disait de la Société de Biologie : “elle a été, dès son origine, et elle est restée un centre puissant d’initiative scientifique, plus vivant et plus libre que les Académies “, c’est à dire l’Académie de Médecine et l’Académie des Sciences. Déjà en 1865, Pierre RAYER pensait que “ la Biologie, fractionnée dans l’Académie des Sciences, moins largement représentée à l’Académie de Médecine, mériterait bien par son extrême importance dans l’ordre scientifique de trouver une place où elle fut cultivée pour elle-même “.
Présidents de la Société de Biologie
Pierre Rayer | 1848-1867 |
Claude Bernard | 1868-1878 |
Paul Bert | 1879-1886 |
Charles Brown-Sequard | 1887-1892 |
J.B. Chauveau | 1892-1896 |
Charles Bouchard | 1897-1901 |
Jules E. Marey | 1902-1904 |
Alfred Giard | 1905-1908 |
Louis Malassez | 1909-1909 |
Albert Dastre | 1910-1917 |
Charles Richet | 1918-1923 |
L.F. Henneguy | 1924-1928 |
Création de l’Association des Physiologistes | 1926 |
Arsène d’Arsonval | 1928-1932 |
Emile Achard | 1933-1937 |
Louis Lapicque | 1937-1942 |
Paul Portier | 1942-1945 |
Dans le bilan qu’il établit en 1899 pour le cinquantenaire de la Société de Biologie, Emile Gley met en évidence l’évolution de la recherche physiologique où le travail de description des phénomènes biologiques est progressivement remplacé par l’étude des mécanismes de fonctionnement des êtres vivants. La création ou le développement de diverses sociétés spécialisées ne semble avoir porté aucun préjudice à la vie de la Société de Biologie. Mais Emile Gley, physiologiste lui-même, considère alors que la Société de Biologie serait diminuée par la création d’une Société de Physiologie : écrivait-il. C’est bien là reconnaître la place éminente de la physiologie au sein de la Société de Biologie.
III – L’individualisation de la physiologie
Dans les années 1890, une manifestation d’indépendance de la Physiologie apparaît dans l’organisation, à la Faculté de Médecine de Paris, de ” Conférences de Physiologie “, dont l’ouverture est marquée par une leçon, ayant déjà tous les caractères d’un rapport, et portant sur une question importante de la discipline. Emile Gley y contribua à diverses reprises.
Mais, après 70 ans d’activité au sein de la Société de Biologie, la Physiologie s’individualise. La manifestation d’une évolution chez les physiologistes réside dans la création en 1925 d’un nouveau périodique, les , à l’initiative d’André Mayer (Collège de France), Delezenne (Institut Pasteur), Louis Lapicque et Paul Portier (Sorbonne). Il s’agit d’une réaction à l’orientation considérée comme trop médicale et trop pathologique du , publié par C. Bouchard et J.B Chauveau.
La création en 1926 d’une Association des Physiologistes, dite pendant longtemps de ” langue française “, bien que la mention n’ait jamais figuré dans ses statuts, correspond d’abord à une donnée historique à cette époque : L’utilisation du français était de règle dans les réunions scientifiques de nombreux pays d’Europe (Pays-Bas, Hongrie, Russie,…). La participation de ces physiologistes francophones aux réunions internationales de physiologie a été, de plus, un élément favorable à l’éclosion de l’Association. On peut rappeler que les réunions avaient été créées à Liège par Léon Frédéricq et Paul Héger en 1904, année où le 6ème Congrès International de Physiologie s’était réuni à Bruxelles. Bien qu’il n’y ait pas en France de Société de Physiologie, Paris reçoit en 1920 le 10ème Congrès de Physiologie, à l’invitation d’Emile Gley et de Ch. Richet, ce dernier en assurant la présidence. A cette occasion, une médaille est frappée à l’effigie de Xavier Bichat.
Mais il faut insister aussi sur le fait que notre Association fût une réponse à une inquiétude qui subsiste encore aujourd’hui : Celle de certains biologistes devant les initiatives de disciplines ayant déjà constitué, en dehors de la Société de Biologie, des associations scientifiques (anatomie, pathologie comparée, chimie, physique, chimie biologique) conduisant souvent à une attitude réductionniste. Les membres de l’Association maintiendront leur intérêt pour la physiologie des organismes et privilégieront l’étude des grands systèmes.
Fondée en 1926, l’Association se réunit la 1ère fois l’année suivante à Strasbourg sous la présidence d’André Mayer. Dans le bref historique publié en 1971 en guise d’introduction au 1er annuaire de l’Association des physiologistes, Pierre Dejours, alors Secrétaire général, rappelait quelques propos tirés de l’allocution prononcée par André Mayer :
“Pierre Dejours précisait également comment la création de l’Association n’avait pas eu d’emblée un caractère suffisamment officiel : er juillet 1901, relative aux contrats d’Association “.
En 1928, l’Association comporte 107 membres (72 français, 28 belges, 4 suisses, 3 canadiens). Ils seront 249 membres six ans plus tard, 786 en 1971, 1015 en 1988, progression qui traduit une excellente vitalité. Les réunions annuelles sont alors l’occasion de retrouvailles pour les collègues venant de différentes villes universitaires. Le nombre des communications varie de 15 à 35 jusqu’en 1939 ; réparties sur 4 ou 5 demi-journées, elles sont présentées et discutées dans un seul et même amphithéâtre. De 1927 à 1939, les réunions annuelles se sont tenues 9 fois en France (dont 2 fois dans des stations de biologie ou de physiologie marine : Roscoff-Concarneau et Tamaris), 3 fois en Belgique, 1 fois à Alger.
Une innovation importante est introduite dans la vie de l’Association en 1931, lors du premier congrès tenu à Paris ; il s’agit de la présentation de rapports, dont la rédaction est confiée à des membres de l’Association. Cette année là, Frédéric Bremer avait été chargé d’un rapport sur le ” tonus musculaire “, E. Aubel et G. Schaeffer d’un rapport sur ” l’action dynamique spécifique “. Cette pratique, héritée des activités de la Société de Biologie, sera maintenue jusqu’à nos jours, le nombre de rapports étant porté à trois à partir de 1934 ; il n’est plus que de un depuis 1976. Il n’est pas certain que cette tradition se maintienne dans les années à venir. En effet, la rédaction d’un rapport, qui se veut exhaustif dans un domaine où la physiologie a nettement progressé, demande une grande disponibilité. Elle est obtenue bien souvent aux dépens du travail expérimental des auteurs, qui par ailleurs, ne sont pas toujours suffisamment convaincus de la nécessité de publier en français et trouvent plus de satisfactions personnelles à publier en anglais.
IV – L’évolution de l’Association à partir de 1946
L’Association n’a pas tenu de réunions de 1940 à 1945, de sorte que fondée en 1926, elle a –en 1990- 64 ans d’existence, mais ne s’est réunie en congrès annuel que 58 fois. A son retour en France (quittée en 1940 pour poursuivre à Cambridge les travaux de guerre français sur les vésicants), Daniel Cordier, Secrétaire depuis 1937, suscite la reprise de l’activité de l’Association. Il devait la conduite jusqu’en 1960, année où il disparut prématurément. Depuis 1946, les 45 réunions annuelles ont eu lieu 32 fois en France, 6 fois en Belgique, 4 fois en Suisse, 1 fois au Canada, mais aussi à deux reprises dans des pays non francophones, là où des liens étroits avaient été maintenus avec des collègues étrangers (Italie, Milan 1967 ; Tchécoslovaquie, Brno 1970). La réunion de 1937 initialement prévue à Barcelone n’avait pu y être organisée en raison de la situation politique du pays.
Lors de la 16ème de l’Association organisée à Lausanne en avril 1948 par A. Fleisch, celui-ci introduit une nouvelle tradition. Il offre à l’Association une authentique clarine, venue des hauts pâturages. Celle-ci est remise solennellement à Louis Camille Soula, Président de l’Association, dont le nom est inscrit en lettres blanches, en tête de tous les présidents qui lui ont succédé. La place disponible pour procéder à ces inscriptions ayant été remplie, année par année, Josiane Seydoux, Secrétaire nationale pour la Suisse, dotera l’Association d’un second ” toupin “, lors de la 49ème Réunion annuelle, tenue à Genève à son initiative en 1981. Jean-Marie Demers, Secrétaire national pour le Canada, offrira peu après à l’Association le bâti qui désormais unit ces deux cloches. Elles sont transmises pour un an d’un Président à l’autre lors du traditionnel banquet annuel. Le caractère amical de nos réunions a toujours été maintenu, chaque réunion annelle donnant lieu à une manifestation de type touristique, comme c’est le cas dans toute réunion internationale.
Depuis 1928, le nombre des membres de l’Association a été multiplié par dix. Cette croissance, particulièrement nette depuis 1946, a plusieurs conséquences dans l’administration et dans les activités de l’Association.
A son origine, l’Association est dirigée par un Bureau comprenant un Président élu pour un an (déjà Vice-président, en tant qu’organisateur de la précédente réunion annuelle), un Secrétaire général et un Trésorier élus tous deux pour cinq ans. En 1931 est créé un Secrétariat national pour la Belgique compte tenu du nombre de membres résidant dans ce pays. La même démarche est suivie en 1947 pour la Suisse et la Tchécoslovaquie. En raison d’un travail administratif prenant, un Secrétariat national pour la France est créé en 1961, auquel est confiée une partie des tâches précédemment remplies par le Secrétaire général.
En 1969, un Secrétariat national est créé pour le Canada. Des pourparlers sont engagés depuis quelques années pour mettre sur pied un Secrétariat pour la Tunisie mais n’ont pas encore abouti. Enfin, en raison de l’augmentation du travail de gestion, le Secrétariat pour la France est transformé en Secrétariat général adjoint.
Le Bureau de l’Association est alors assisté de Secrétaires adjoints au nombre de quatre (deux sont préposés à l’organisation des réunions, un autre est délégué aux candidatures, le quatrième est délégué aux publications). Il est placé sous le contrôle du Conseil de l’Assemblée générale ; il est aidé dans ses choix par la Commission scientifique mise en place en 1975 (voir ci-dessous).
Peu à peu le caractère des réunions annuelles s’est modifié : le nombre des communications a augmenté, de sorte que celles-ci sont présentées, regroupées par thèmes, dans 3 ou 4 salles simultanément. Le nombre des présentations orales, d’abord fixé à deux, est limité à une par auteur ; à partir de 1979, la pratique des présentations affichées est introduite.
En 1962, il est proposé à titre expérimental d’organiser une réunion, en fin d’année. La première a lieu à Orsay en 1963, la seconde à Prague en 1964, sous forme d’une réunion commune avec les physiologistes de Tchécoslovaquie. En 1968 et dans les années qui suivent, ces réunions sont généralement au nombre de deux.
V – La Commission d’études des structures
Dans l’introduction à l’annuaire de l’Association publiée en 1977, année où se réunissait à Paris le Congrès de l’Union internationale des Sciences Physiologiques (IUPS), Yves Laporte, alors Secrétaire général, rappelle qu’en 1972 l’Assemblée générale, réunie à Besançon, avait décidé de constituer une ” Commission d’étude des structures et du fonctionnement de l’Association “ pour faire face à la croissance du nombre des communications et à la spécialisation des physiologistes. Cette commission, animée par Jean Scherrer comprend : C. Bensch, G. Dessaux, M. Goffard, E. Jequier, P. Karli, J. Leblanc et J. Scherrer auxquels se joignent le Secrétaire général en fonction, d’abord P. Dejours puis Y. Laporte, et le Secrétaire pour la France, J. Chanel. A l’issue de ses travaux, la Commission soumet à l’Assemblée générale trois mesures, qui se révèleront par la suite tout à fait efficaces.
La première proposition consiste à répartir sur l’année entière les activités de l’Association. Celle-ci tiendrait donc une réunion plénière, congrès annuel comme précédemment, d’une durée de trois jours, plusieurs réunions spécialisées dépourvues de toutes manifestations sociales afin de ne pas en alourdir l’organisation, et d’une réunion permettant aux membres absents à la réunion plénière de présenter leurs travaux. Le succès de ces réunions spécialisées est indéniable puisque l’on en compte 5 par an depuis 1976, s’ajoutant à la grande réunion annuelle. De même, sous l’impulsion d’Y. Laporte, puis d’E. Coraboeuf, Secrétaires généraux de l’Association, se sont multipliées les réunions communes avec des Sociétés étrangères : Physiological Society-alternativement en France (1971 et 1990), Endocrinologues espagnoles (1988), Neurophysiologistes marocains (1989).
La tendance à la spécialisation s’est manifestée au cours des dernières années par la constitution de groupes thématiques, entendant développer une dynamique propre, tout en restant dans le cadre de l’Association des Physiologistes. Il s’agit là d’un moyen très opportun de créer des liens avec des collègues appartenant à des disciplines voisines. Trois groupes fonctionnent dès 1987 : respiration, rein, physiologie et biochimie comparée. Deux autres sont sur pied en 1988 : circulation, exercice musculaire. Ces ” groupes thématiques “ gardent toute latitude de se réunir en dehors des réunions programmées par le Bureau de l’Association.
La seconde proposition de la commission est l’instauration, lors de la réunion annuelle, d’exposés didactiques d’une durée de 30 minutes portant sur des questions d’intérêt général, mises au point relautivement simples, permettant à des physiologistes non spécialistes de se recycler et de trouver là une aide pour les enseignements qu’ils sont appelés à donner. Les premiers exposés didactiques sont donnés à Clermont-Ferrand en 1976. Depuis l’origine de cette innovation, à raison de deux à quatre à chaque réunion, ce sont une cinquantaine de textes courts, d’une dizaine de pages qui ont été mis à la disposition des membres de l’Association.
La troisième proposition concerne la création, en 1974, d’une ” Commission scientifique “ composée de 12 membres élus pour 6 ans (nombre porté ultérieurement à un maximum de 16), représentant chacun un secteur de la physiologie. Les premières élections ont eu lieu en 1975 ; le renouvellement se fait par moitié tous les 3 ans. Il a été décidé en 1980 que les membres sortants ne seraient pas immédiatement rééligibles. La Commission scientifique examine avec le Bureau les candidatures à l’entrée à l’Association, rôle précédemment dévolu à une “Commission de présentation” (cooptée) et conseille celui-ci sur le choix des thèmes de réunions spécialisées et des sujets de rapports et exposés didactiques. Deux des Secrétaires adjoints sont cooptés parmi les membres de cette commission.
Parmi les mesures plus récemment proposées et adoptées par l’Assemblée générale figure l’institution de “membres associés”, permettant d’admettre à l’Association de jeunes physiologistes en cours de formation ou des collègues appartenant à des disciplines voisines de la physiologie. Les premiers membres associés ont été admis par le Bureau en 1985. Certains sont devenus titulaires quelques années plus tard.
VI – Les périodiques de physiologie depuis 1820
On doit probablement à Jean Fernel l’introduction dans la langue française, vers 1550, du terme même de “physiologie”, hérité du grec et du latin et désignant très largement “l’étude de la nature”. Mais, le plus ancien périodique de physiologie semble bien être français. Il faut rappeler également que Magendie publie de 1821 à 1831 le Journal de Physiologie expérimentale et pathologique. Paraissent ensuite successivement en France, puis en Belgique:
– Les Annales françaises et étrangères d’anatomie et de physiologie appliquée à la médecine et à l’histoire naturelle (1837-1839)
– Les Comptes rendus de la Société de Biologie (1846- ), édités chez Masson
– Le Journal de physiologie de l’homme et des animaux (1858-1863), fondé à ses frais par Brown-Séquard et que celui-ci entretiendra pendant cinq ans, auquel succèderont (chez Masson)
– les Archives de physiologie normale et pathologique (1868-1898),
– le Journal de Physiologie et Pathologie générale (1899-1945), encore à l’initiative de Brown-Séquard, avec Charcot et Vulpian, dirigé initialement par Chauveau et Bouchard, puis par E. Gley, Ch. Richet et H. Cardot,
– le Journal de Physiologie (1946-), publié à l’origine par Léon Binet, puis par Henri Hermann,
– Le Journal de l’anatomie et de la physiologie (1864-1914/19), publié par Ch. Robin,
– La Physiologie expérimentale (” Travaux du laboratoire de M. Marey “) à partir de 1875, devenant en 1905 les ” travaux de l’Association de l’Institut Marey “,
– Les Travaux du laboratoire de Léon Frédéricq (1885-1945) annonçant : – les Archives internationales de physiologie (1904-1953), éditées chez Vaillant-Carmanne, qui deviendront :
– Les Archives internationales de physiologie et de biochimie (1954-), Les Annales de physiologie et physicochimie biologiques (1925-1940) publiées chez Douin, Les Archives des sciences physiologiques (1947-1974), éditées par le CNRS.
En dehors de la France et de la Belgique, les publications en langue française sont très nombreuses à la fin du siècle dernier. Apparaissent ainsi : · en 1880, les Archives de biologie, publiées par E. Van Beneden (Liège) et Ch. Van Bambeke (Gand) et éditées chez Clemm et chez Masson, puis, à partir de 1888 chez Vaillant-Carmanne, devenant les European Archives Of Biology, à partir de 1989,
– en 1882, les Archives italiennes de biologie, éditées par C. Emery et A. Mosso chez Baillière,
– en 1899, les Travaux du Laboratoire de physiologie de Genève,
– en 1918, les Archives néerlandaises de physiologie de l’homme et des animaux, annonçant les Acta Physiologica et Pharmacologia Neelandica,
– en 1921, les Archives de Physique Biologiques, éditées par F. Vlès chez Vigot,
– en 1932, les Archives portugaises des sciences biologiques,
– en 1950, Helvetica Physiologica et Pharmacologia Acta, faisant aux Comptes-rendus libres des suisses.
VII – La publication des travaux de l’association
Les membres de l’Association soumettent évidemment leurs travaux personnels dans les revues de leur choix. Mais l’Association s’est toujours fait un devoir de publier les rapports et exposés didactiques présentés lors des réunions annuelles ; s’y ajoutent les résumés de communications et les textes de quelques conférences présentées aux diverses réunions de l’Association.
De 1927 à 1932, les travaux de l’Association sont publiés dans les Annales de physiologie sous forme d’un supplément. De 1933 à 1939, ils le seront sous forme d’un volume séparé. En 1946, les Archives internationales de physiologie publient des extraits des communications du premier congrès annuel d’après guerre. En 1947, le Centre National de la Recherche Scientifique assure la publication d’un volume spécial consacré à la 16ème Réunion annuelle. A partir de 1948, les textes concernant l’Association paraissent dans le Journal de Physiologie avec l’aide financière du CNRS.
Lors de la 37ème Réunion annuelle (Grenoble, 1969), l’Assemblée générale décide la création d’une “Commission des publications”. Celle-ci siègera jusqu’en 1973, animée par M. Dussardier. Elle comprend Mme D. Albe-Fessard et MM. A. Aschkenasy, X. Aubert, P.H Benoit, P. Buser, M. Cabanac, P. Haab, B. Rybak et B. Vasseur. Les mesures préconisées sont imposées par des considérations financières.
Initialement, les textes des communications pouvaient atteindre 4 pages imprimées, figures comprises. Le nombre des communications va croissant, alors que simultanément les coûts d’édition augmentent, ce qui oblige l’Association à réduire à une page les textes de communication et dans un second temps (1973) à 1500 signes et espaces. Il ne s’agit plus là, par conséquent, que d’un bref résumé permettant de prendre date et de faire connaître son activité. Pour compenser cette restriction, il est proposé à partir de 1981, de fournir aux membres de l’Association inscrits aux réunions un précirculé, dont la confection est à la charge des organisateurs.
Pendant longtemps encore l’édition du ” volume du congrès “ de l’Association est réalisée grâce à la mise en commun de fonds venant du CNRS, des Editions Masson, du Journal de Physiologie et des cotisations annuelles des membres. Mais la disparition de toute aide extérieure amène le Bureau à proposer à l’Assemblée générale que les auteurs de résumés supportent une part des frais d’impression. Cette mesure a été généralement bien acceptée. Jusqu’en 1986, les travaux de l’Association ont été publiés par le Journal de Physiologie chez Masson, et pour toute cette période, l’Association est particulièrement redevable à J.L Parrot, P. Buser, E. Dussardier, B. Vasseur, et plus récemment E. Coraboeuf et M. Imbert, d’avoir assuré ce travail de publication, malgré les difficultés financières qui se sont présentées.
Mai en 1986, il a été décidé de rechercher une solution plus économique. Le Bureau a confié la publication des rapports et exposés scientifiques à Vaillant-Carmanne, éditeurs des Archives internationales de physiologie et de biochimie. Depuis 1989, les résumés sont édités par reproduction photographique.
VIII – L’Association et la communauté internationale
Le bon fonctionnement de notre Association apparaît dans la participation assidue de nos membres aux diverses réunions organisées par elle, mais aussi dans les réunions d’autres sociétés internationales plus larges. Depuis 1966, l’Association des Physiologistes est devenue ” Supporting Society “, de l’Union internationale des Sciences Physiologiques (IUPS). La fondation de l’IUPS est relativement récente puisqu’elle remonte à moins de quatre décennies, mais des Congrès internationaux de Physiologie avaient été organisés tous les trois ans depuis 1889.
La création de l’IUPS a eu lieu au Congrès international tenu à Montréal en 1953. La France et 16 autres pays ont été ses Membres fondateurs. De nombreux adhérents nationaux s’y sont ultérieurement adjoints. Depuis 1953, il se trouve qu’un membre de l’Association des Physiologistes a régulièrement siégé dans le Conseil numériquement très restreint de l’IUPS ; ainsi entre 1953 et 1980 furent successivement membres de celui-ci : A. Mayer, C. Soula, D. Cordier, A. Fessard et P. Dejours. Depuis 1981, le secrétariat même de l’IUPS a été pris en charge, bien entendu à titre personnel, successivement par deux membres de l’Association : J. Scherrer (1981-1987) et R. Naquet (à partir de 1987). L’Association elle-même est représentée à l’IUPS par l’intermédiaire du Comité National Français des Sciences Physiologiques que préside A. Jost, secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences et comprenant des représentants de celle-ci, du Centre National de la Recherche Scientifique, de l’Association des Physiologistes et des personnalités cooptées en raison de leurs compétences. L’Association et le Comité ont eu un rôle majeur dans l’organisation du Congrès International des Sciences Physiologiques tenu à Paris en 1977, qui a réuni environ 6 000 participants sous la présidence de Maurice Fontaine. De nombreux membres de l’Association siègent dans les diverses commissions de l’IUPS.
Plus récemment, l’Association est devenue membre adhérent de l’Union Internationale des Sciences Biologiques (IUBS), dans la section de Physiologie et Biochimie comparée. Des conversations sont, par ailleurs, en cours pour la formation d’une Fédération des Sociétés européennes de physiologie (FEPS), à laquelle l’Association des Physiologistes devrait participer.
IX – Nouvelle orientation de la Physiologie
Le développement de la biologique cellulaire et plus récemment de la biologie moléculaire, a pu faire craindre un moment une fragilisation de notre Association. Cependant, la création d’une Société des neurosciences n’empêche pas que bien des neurophysiologistes de notre Association restent attachés à l’aspect intégratif d’une physiologie qui ne considère pas seulement les mécanismes élémentaires en cause dans le fonctionnement de l’organisme mais aussi les relations entre ” l’organisation des systèmes biologiques complexes et les fonctions spécifiques qui résultent de cette organisation “ (Michel Jouvet).
Une réflexion sur le passé et le présent de l’Association ouvre sur son avenir. Les membres de l’Association font preuve d’un grand dynamisme, notamment ceux qui participent aux activités des groupes thématiques. Les réunions annuelles gardent le caractère d’une manifestation importante sur le plan scientifique, pour la formation continue, les échanges d’informations professionnelles et la rencontre conviviale avec de nombreux collègues. Les modalités de fonctionnement de l’Association sont susceptibles de changer en fonction des circonstances dans les années à venir, comme bien souvent au cours de son histoire. Le Bureau de l’Association, son Conseil et sa Commission scientifique on veille à préserver la vitalité de celle-ci.
IX – Qu’en est-il vingt ans après ? 1992-2013
Comment se porte la Société de Physiologie ? Comment va la physiologie elle-même ? Il est temps de s’interroger et d’examiner quelles sont les modifications bénéfiques qui ont été apportées à son fonctionnement et qui expliquent un état de très bonne santé. De son origine à 1992, l’Association des physiologistes a fonctionné sur des rails bien entretenus : collègues et amis aimaient à se rencontrer, à s’écouter les uns les autres, participer aux assemblées générales annuelles, élire ses conseils, honorer la mémoire de ceux qui ont disparu. Le signe qu’une association de personnes est bien vivante, c’est sa capacité à vouloir et pouvoir renouveler périodiquement son mode de fonctionnement.
Lors de la réunion annuelle de Nice (1992), l’Assemblé générale de l’Association des Physiologiques de langue française, fondée en 1927, elle-même issue de la Société de Biologie constituée en 1848, a invité son conseil et son bureau à réfléchir sur les changements qu’il serait souhaitable d’apporter à ses statuts actuels, dont la dernière retouche datait de 1985. Le bureau a chargé quelques membres du conseil de l’association, qui en avaient bien connu tous les rouages, de préparer le changement. La première étape en a été la modification immédiate du nom de l’Association des physiologistes qui devient la Société de Physiologie, en s’alignant sur une pratique déjà adoptée par d’autres disciplines biologiques. Le but était de mettre en exergue la Physiologie, plutôt qu’un ensemble de personnes et d’accroître ainsi sa visibilité et sa respectabilité vis-à-vis du monde extérieur.
De nouveaux statuts établis en 1993 dépoussièrent un mode de fonctionnement devenu lourd et suppriment des pratiques obsolètes. Un nouveau conseil donnant une plus grande unité d’action est élu. Il comporte 20 membres, dont 12 élus, les 5 Secrétaires nationaux et 3 représentants du conseil scientifique. Un rôle prépondérant est conféré au Président dans la conduite de la politique de la Société. Il est assisté d’un Secrétaire général pour veiller à sa bonne exécution et à l’administration des membres. Les rapports entre le président et les organisateurs de congrès sont mieux définis. Le français reste la langue prédominante, mais l’anglais sera accepté. La publication des résumés de communication est confiée aux Archives internationales de Physiologie et de Biochimie. L’intérêt scientifique des congrès annuels est relevé par l’institution d’une série d’exposés dits “Conférences Claude-Bernard”, chacun confié à un éminent collègue. Les congrès sont aussi l’occasion de faire œuvre d’enseignement par l’organisation d’exposés didactiques ou de conférences, comme cela a été le cas au congrès de Strasbourg (1996).
La vitalité de l’association se manifeste par la création d’un site Web et apparaît dans la programmation de réunions spécialisées, notamment des groupes sectoriels Respiration et Exercice musculaire. Des projets de réunions communes se précisent, avec la Société de Pharmacologie et avec quelques sociétés étrangères. Un pas est encore franchi avec la tenue des réunions annuelles de 1997 à Prague et de 2002 à Montréal. La Société de physiologie est partie prenante dans la Fédération européenne des sociétés de physiologie (FEPS), créée en 1994 pour pouvoir tenir des réunions régionales, plus faciles d’accès, surtout pour les jeunes, que les congrès de l’IUPS. L’association se porte candidate à l’organisation de deux congrès internationaux, sans succès pour l’IUPS, mais avec succès pour la FEPS à Nice en 2003, où la réunion aura un grand succès. La cohésion de la Société de physiologie est assurée grâce aux progrès de l’informatique: le Secrétaire général édite le Bulletin de la société de physiologie annuel donnant chaque année aux membres inscrits les informations sur les réunions programmées et sur les décisions prises en assemblée générale. Dernière innovation, la création de la catégorie de membre d’honneur, titre attribué aux membres les plus méritants.
La création en 1988 de la Société des Neurosciences a eu pour effet de vider une partie des neurophysiologistes qui pendant longtemps faisaient partie de l’Association des physiologistes. Afin de redonner du tonus au congrès de la Société de physiologie un rapprochement a été entrepris avec une spécialité voisine, la pharmacologie, laquelle il y a quelques décennies était issue de la physiologie, d’où la décision importante prise au congrès de Rennes (2005) d’organiser en commun ses congrès annuels avec la Société de Pharmacologie et Thérapeutique, en raison des communautés d’intérêt scientifique dans plusieurs domaines. Ainsi se trouveront organisés des congrès dit “P2T”, à Montpellier (2006), Toulouse (2007), Clermont-Ferrand (2008), etc. Ces congrès rassemblent un nombre de participants rarement encore atteint. Une révision des statuts de l’association s’imposait aussi pour faciliter son fonctionnement. Parmi les modifications proposées, la simplification de la procédure d’admission des nouveaux membres, désormais faite sur proposition du Secrétaire général et validation par l’assemblée générale, la suppression des fonctions de secrétaire national qui n’ont plus lieu d’être, puisque c’est le secrétariat de l’association qui assure directement la gestion de tous ses membres, et la réduction de la commission scientifique à l’ensemble des responsables de groupes sectoriels.
Lors du congrès de Montpellier (2006) est annoncée la création d’un Prix Robert Naquet qui est l’occasion de rendre hommage à un de nos anciens maîtres et de récompenser de plus jeunes pour leurs activités. Le logo de l’association fait peau neuve, permettant de promouvoir son image, notamment dans la recherche d’aides extérieures. Plus important pour la cohésion de l’association, l’annonce de la création d’un site Internet qui sera présenté au congrès suivant (Toulouse, 2007). Il permet aux membres de l’association, régulièrement inscrits (360), d’être en connexion avec le secrétariat pour lequel il est envisagé de recruter une personne à mi-temps. Ainsi, le travail administratif qui comporte la gestion du fichier des membres, l’appel des cotisations et les inscriptions aux congrès ne repose plus sur les épaules d’un membre de l’Association au détriment de son travail personnel.
La même année paraît la première Lettre d’information de la Société de physiologie, intitulée “Physiome-Infos”, organe de communication, interne mais aussi ouvert sur le public, donnant à partir du site internet des informations sur la vie de l’association. Cette lettre est un outil très performant, mis au point sous la responsabilité du Secrétaire général, assurant la liaison avec les membres du Conseil d’administration et les responsables des groupes thématiques. Les informations diffusées sont particulièrement abondantes pendant les premières années de fonctionnement, avec en général une lettre annuelle qui débute par un message du Président. Les comptes-rendus des assemblées générales y figurent, de même que l’analyse des travaux récents les plus marquants. Le logo de la Société a été encore amélioré, témoignant de la vitalité de la Société et de son ouverture vers l’extérieur. Un Prix de la Société de Physiologie, de niveau élevé (15 000 €) a été créé, grâce a un apport extérieur (10 000 €) complété par l’association elle-même (5 000 €). Les congrès P2T sont bien suivis, avec un chiffre de participant pouvant dépasser 800. Des encouragements sont établis en faveur des jeunes physiologiques (bourses de voyage…), auxquels des conditions d’inscription favorables sont consenties. De nombreux prix sont attribués aux auteurs des meilleures communications. C’est ce qui est bien précisé au congrès de Clermont-Ferrand (2008).
Les congrès annuels se déroulent régulièrement suivant le schéma traditionnel des exposés invités ou non, des présentations orales et affichées. Les assemblées successives sont l’occasion du renouvellement du président, toujours choisi parmi les personnalités les plus éminentes de la physiologie. Hommages sont rendus aux collègues disparus. Depuis quelques années déjà avait été mis en avant la nécessité de faire un effort en faveur d’un enseignement rigoureux de la physiologie ouvert vers l’extérieur, ce d’autant que la réforme LMD des études médicales était en route. Dès le congrès P2T de Marseille (2009), un comité pédagogique placé sous la direction de Hervé Guénard, avait été mis en place en vue de la publication d’un ouvrage de référence par la Société de Physiologie, intitulé « Physiologie Humaine ». La sortie de presse est effective pendant le congrès P2T de Bordeaux (2010). La sortie de cet ouvrage, très attendu, précède de peu la réactivation du Collège des Enseignements de Physiologie, annoncée au cours congrès P2T de Grenoble en 2011. Il est décidé à cette occasion de considérer que c’est désormais la Société de Physiologie qui tiendra lieu de collège des enseignants, pour ne pas multiplier les instances. Il a été aussi proposé de tenir des sessions de communications en parallèle pour pouvoir donner plus de temps pour la présentation et la discussion.
Au congrès suivant (P2T Dijon 2012), il est proposé de faire un double inventaire des enseignements de la physiologie dont la persistance à tous les niveaux du cursus LMD est indispensable. Sur le plan du fonctionnement de l’association, il est également annoncé la fusion entre la Société de Physiologie et le Comité National Français des Sciences Physiologiques, échelon intermédiaire maintenu en place pendant la période où l’Académie des Sciences, en tant que membre du COFUSI, prenait en charge la cotisation de l’association à l’IUPS (International Union of the Physiological Science). La Société de physiologie a donc enfin trouvé sa majorité.
Le très proche congrès P2T d’Angers en 2013, sera l’occasion pour les physiologistes de se retrouver et de rendre un nouvel hommage à tout ceux qui ont tenu leur rôle dans l’évolution de l’association, et ne sera qu’une nouvelle étape sur la longue route la conduisant au centenaire de la Société de Physiologie en…2027 !
Hugues MONOD – Paris 2013